dimanche 14 septembre 2008

Père Joseph Ballong


Un sourire malicieux, un regard à vous transpercer l’âme et une voix assurée derrière un bureau en désordre, le père Joseph B. ­Ballong-Wen-Mewuda est un journaliste de la vielle école. Ce Togolais, pour qui Internet ne remplacera jamais sa bonne vielle machine à écrire, est entré à Radio Vatican en 1986 pour travailler au programme Rendez-vous avec l’Afrique. Trois mois plus tard, il en prenait la direction, qu’il n’a plus quittée depuis. Sa voix surfe quotidiennement sur les ondes jusque dans les villages les plus reculés d’Afrique, où les radios confessionnelles reprennent le journal et les « mag » de Radio Vatican. « Chaque jour, on commence par l’actualité du pape, suivie des rubriques puis des informations politiques et sociales. » Recruté pour africaniser le service en français autrefois assuré par des jésuites, le père Ballong est la tête d’une équipe restreinte à Rome et de sept correspondants sur le terrain. Dans certains pays, comme au Burundi, c’est l’évêque en personne qui transmet les nouvelles aux journalistes. Depuis son arrivée, le programme Afrique s’est particulièrement étoffé. Outre le français, la radio du pape émet en sept langues africaines (malgache, kirundi, kinyarwanda, kikongo, lingala, tshiluba et ewondo).

Né en 1949 à Siou, au Togo, le père Ballong a fréquenté le séminaire Saint-Pierre-Clavère à Lomé. En 1966, il couvre l’ordination du premier prêtre de son village pour un journal national. Trois ans plus tard, un bac littéraire en poche, il s’envole pour Rome et intègre l’Université pontificale urbanienne pour étudier la théologie et la philosophie. En 1974, il traverse les Alpes pour poursuivre ses études religieuses à l’Institut catholique de Paris. Il sera ordonné prêtre par le cardinal Marty et officiera comme vicaire à La Madeleine, une église de la capitale française. Parallèlement, il se spécialise dans l’histoire des sociétés africaines, matière pour laquelle il obtiendra un doctorat à l’université de la Sorbonne.
À 37 ans, il est de retour à Rome. Outre la radio, le père Ballong devient, presque naturellement, professeur d’histoire des sociétés africaines à l’Université pontificale urbanienne. On lui doit aussi de nombreux articles et communications sur l’Église en Afrique et l’histoire de la traite négrière, une autre de ses spécialités. Grand admirateur du pape Jean-Paul II, il l’a suivi dans dix de ses voyages en Afrique.

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