jeudi 30 avril 2009

Les Evêques du Togo rompent le silence : « Le Togo appartient à tous ses fils…

Aimer notre pays le Togo et le servir :
Message des Evêques du Togo à tous les fils et filles de la mère patrie

Chers Fils et Filles dans le Seigneur,

Et vous tous, Hommes et Femmes de bonne volonté,

1. Par sa mort sur la croix, et par sa résurrection d’entre les morts, le Christ nous a libérés. Il nous a arrachés à toute forme d’esclavage, nous introduisant ainsi, et pour de bon, dans la liberté des enfants de Dieu. Dès lors, il n’y a plus ni juif, ni grec, ni circoncis, ni incirconcis, ni esclave, ni homme libre, sinon le Christ qui est tout en tous (cf Col 3, 11).

Contexte du présent message

2. Voilà pourquoi, à l’occasion de la célébration du 49ème anniversaire de l’indépendance du Togo, et comme pour tourner nos regards vers le prochain Jubilé d’Or de l’accession de notre pays à la souveraineté internationale, nous, vos Evêques, pensions vous rejoindre, chacun à sa place, et tous dans ce qui nous unit, pour vous inviter à un sursaut patriotique en vue d’une véritable réconciliation pour l’épanouissement de tous les fils et filles de notre Patrie.

Et voici que les événements que nous vivons ces jours-ci, nous commandent d’être, une fois encore, la voix du Christ cheminant avec notre peuple, comme avec les disciples d’Emmaüs, pris par la tristesse et le découragement, le soir de Pâques.

3. En effet, c’était bien en pleine célébration de la Résurrection du Christ, alors que se prolongeait l’« aujourd’hui » de Pâques, que des informations inquiétantes concernant la sécurité de notre pays, nous sont parvenues.

Dans ce contexte, Nous, vos Pères Evêques, réunis en session extraordinaire ce 21 avril 2009, avons choisi de rappeler certains principes qui nous paraissent essentiels.

Le Togo, terre de nos aïeux, notre héritage commun

4. Donné à nous tous par le Créateur, le Togo appartient à tous ses fils. C’est donc à nous tous qu’il revient d’en prendre soin, de travailler ensemble à sa prospérité et à sa beauté, en veillant au bonheur de tous ses habitants.

C’est dire que nous devons éviter de vouloir faire de l’Etat une propriété privée au service d’intérêts personnels ou partisans. Il y a quelques années, on prônait le slogan que voici, peut-être sans y croire : « Se servir, non ! Servir le peuple, oui ! ». C’est sans doute le moment, plus que jamais, d’en faire un leitmotiv et une règle de vie pour tous ceux qui exercent le pouvoir et ceux qui y aspirent.

5. A ce propos, et comme l’enseigne le Maître et Seigneur Jésus Christ, ceux qui exercent une quelconque autorité dans ce pays, sont appelés à l’exercer en serviteurs, et non en maîtres. Cela appelle une attention de tous les instants, en particulier, aux plus petits et aux plus vulnérables. Cela exige aussi un véritable esprit de désintéressement, d’abnégation, de respect de la parole donnée et de la volonté populaire clairement discernée.

6. Dans le même ordre d’idées, il nous semble indispensable de prendre en grande estime, et de respecter les dispositions légales de notre Loi Fondamentale, en ce qu’elle a de bon et de nécessaire à la vie paisible et heureuse de chaque Togolais et de chaque Togolaise.

Mère de toutes les lois de la République, la Constitution prévoit la manière, juste et légitime, d’accéder au pouvoir. Nul, vous en convenez, n’a donc le droit de disposer de la « Terre de nos aïeux » comme bon lui semble, ni comme il l’entend.

Faire triompher la vérité

7. Il importe cependant de rappeler que l’amour de la vérité est un critère d’authenticité de toute action en faveur du peuple. Rechercher la vérité, la promouvoir et s’y conformer donne le droit à la parole et à la gestion de la chose publique. Nous souhaitons que les investigations se poursuivent selon le droit et la justice afin que le Togo en sorte grandi et plus sécurisé.

Aimer le Togo

8. Au-delà de toutes considérations, nous devons tous aimer le Togo. Cet amour devra conduire notre vie et porter nos actions. Aimer le Togo, c’est rechercher l’intérêt de tous avant celui d’un individu ou d’un groupe d’individus. Ce qui doit primer sur tout le reste, c’est ce pays que nous avons tous en partage et en héritage.

Aimer le Togo, c’est se dépenser pour son bonheur et celui de tous ses habitants. Nos points de vue partisans ne devraient pas être la norme d’appréciation de nos choix ou de nos décisions. La Patrie ! C’est là notre cri de ralliement, en tant que citoyens d’un même pays. Ne l’oublions pas, c’est bien l’une des composantes de notre devise : « Travail, Liberté, Patrie ».

9. Loin de nous toute action et tout comportement qui pourraient nuire à l’intérêt de tous, à la paix des cœurs, au bonheur de notre peuple ! Voilà pourquoi, nous invitons les protagonistes de l’histoire sociopolitique et économique de notre pays, à laisser l’amour de la Patrie et son service guider et commander leurs activités de tous les instants.

Le Togo a déjà trop souffert

10. Dans son histoire, et surtout dans sa lutte pour sa véritable indépendance, le Togo, notre pays, a payé un lourd tribut et des compatriotes ont dû verser leur sang pour la patrie.

Aujourd’hui encore, bon nombre de nos concitoyens portent dans leur chair, et pour toute leur vie, les séquelles de leur lutte pour la juste cause de notre chère Nation. C’est bien triste de constater que ces souffrances sont parfois occasionnées par nos propres ambitions politiques démesurées, nos égoïsmes, notre mauvaise compréhension et gestion du bien commun. Il est grand temps que tout cela cesse.

Si, de par sa nature, la personne humaine ne peut vivre et s’épanouir qu’en société, il est alors évident que tous doivent travailler pour améliorer le sort les uns des autres et pour rendre la société plus belle et plus conviviale.

Nous devons nous réveiller

11. Ainsi donc, à l’aube du Jubilé d’Or de notre indépendance, les Togolais doivent se réveiller, pour un sens nouveau de la Patrie , de la chose publique, de l’indépendance, et cela, dans un amour plus accru pour ce pays, don de Dieu pour chacun de nous.

Nous en appelons donc au patriotisme, au sens de l’honneur et à la dignité de l’homme togolais. Réveillons nous, rallumons la flamme que, ce 27 avril 1960, nos devanciers ont allumée, porteuse d’espoir et de bonheur. Ensemble, entretenons cette lumière. Ne l’oublions pas, dans la deuxième strophe de l’hymne national qu’ils nous ont légué, les protagonistes de notre indépendance nous font chanter :

« Dans l’unité nous voulons te servir,

C’est bien là de nos cœurs, le plus ardent désir… ».

Que ce désir nous accompagne dans nos choix et dans nos décisions.

Soyons sereins

12. Dans le contexte politique que nous vivons, la paix ne peut résider que dans une sérénité à toute épreuve. Cette sérénité n’est pas synonyme d’insouciance ni d’indifférence. Elle est plutôt le fruit d’une conscience apaisée et d’une confiance absolue en notre Dieu ainsi qu’en sa puissance de protection.

Que les événements de ces derniers jours ne suscitent en nous ni découragement, ni révolte, ni esprit de vengeance. Gardons notre calme. Evitons tout empressement qui pourrait nous induire en erreur. Que notre cœur ne s’émeuve point outre mesure. Tenons fermes et restons dignes.

Continuons de prier

13. Dans les vicissitudes de notre histoire si souvent mouvementée, nous en sommes convaincus, le Seigneur chemine avec nous, prenant sur lui nos fardeaux, apaisant nos douleurs, guérissant nos blessures. Son Esprit ne cesse de nous fournir intelligence, force et lumière. C’est pour cela que notre confiance devra se faire plus forte, et notre prière, plus insistante, afin qu’advienne le jour où les fils et les filles du Togo enfin réconciliés pourront vivre dans la paix et la joie.

Nous invitons donc le peuple chrétien ainsi que les Hommes et Femmes de bonne volonté, à poursuivre avec une foi sans faille, la Prière pour la Paix , que nous vous avions remise pour implorer sur notre pays, ce don précieux que seul le Prince de la paix peut offrir véritablement.

14. Dans un an, vous le savez, nous célébrerons le Jubilé d’Or de l’indépendance de notre pays. A cet effet, nous demandons et prescrivons que d’ici la célébration de ce Jubilé d’Or du Togo, le 27 avril 2010, une messe soit célébrée dans toutes les paroisses pour la patrie, le 27 de chaque mois à partir de mai 2009.

En outre, chacun de nous pourra offrir, suivant les motions de l’Esprit, des prières personnelles, des sacrifices et des jeûnes, en esprit de repentance et de confiance. Dieu nous aime. Il ne nous abandonnera jamais : « Une mère peut-elle oublier son fils, ne pas chérir le fruit de ses entrailles ? Même s’il s’en trouvait, moi, le Seigneur votre Dieu, je ne vous oublierai pas » (Is 49, 15).

15. Tournons-nous à présent vers la Vierge Marie, Celle qui obtient tout de son Fils Jésus. Confions-lui nos préoccupations, disons-lui notre confiance, et déposons à ses pieds notre désir de paix et de justice pour ce pays qui lui a été consacré depuis son indépendance.

Sainte Marie, Reine de la Paix,

Reine du Togo et Reine de l’Afrique

Ecarte de nous tout malheur !

Vous tous, Saints et Saintes de Dieu,

Priez pour nous ! Amen ! Alléluia !

Fait à Lomé, le 21 avril 2009

vendredi 17 avril 2009

COMMUNIQUÉ DE LA CTC – SECTION MONTRÉAL

Le bureau de la Communauté togolaise au Canada – section Montréal - a le plaisir de vous convier à la célébration du 49è anniversaire de l’indépendance du Togo. Vos enfants, amis, etc. y sont les bienvenus. Nous serons très heureux de vous voir nombreux à cette fête historique du Togo et apprécierons que vous en informiez suffisamment vos proches et amis. Ce rassemblement festif aura lieu le 2 mai 2009 à 17h30 à l’adresse suivante:

Centre des loisirs de St-Laurent
1375, rue Grenet
Saint-Laurent Québec
H4L 5K3
Salle AB-231

Le programme détaillé de la soirée sera communiqué ultérieurement.

Tickets d’entrée:
Personne seule: 20.00$
Famille: 30.00$

Vous pouvez vous les procurer au point ou auprès des personnes suivantes:
Salon de coiffure Vas-y-Voir (514-336-1479)
Komlan Zafoe (450-668-2815)
Hermann Agbekponou (514-885-3397)
Denis Agba (514-836-8952)
Sédofio Kpomblekou (450-748-4414)
Couleurs d’Afrique (514-523-6064
Kossi Gumedjoe (514-812-3201)

''Mes chers compatriotes, il s’agissait de remplacer la force de la loi par la loi de la force''

Voici le message du président de la république

Togolaises, Togolais, depuis que vous m’avez confié les destinées du pays, je n’ai pas cessé de travailler avec votre concours pour bâtir un Togo moderne et prospère. Vous ne l’ignorez pas, le Togo était au banc de la communauté internationale et privé de l’aide au développement en raison d’un déficit démocratique. Les forces d’opposition ne participaient suffisamment au débat démocratique. Avec acharnement et avec votre précieuse aide, j’ai veillé avec l’ensemble de la classe politique à la restauration du dialogue politique.

La signature de l’accord politique global par toutes les forces politiques et sociales marque l’avènement d’une nouvelle ère politique. L’élection sur une base consensuelle d’une assemblée nationale après un scrutin libre et transparent, a réinséré le Togo dans les démocraties pluralistes.

Notre pays dispose désormais d’institutions légitimes reconnues par la communauté internationale. Avec le concours actif du gouvernement, une politique résolue de développement de l’Etat de droit et de réinsertion du Togo dans la communauté internationale a été suivie. Les relations avec les bailleurs de fonds ont été rétablies et le crédit du Togo restauré.

Certes, nous subissons les effets douloureux des différentes crises : crise énergétique, crise alimentaire et maintenant la crise économique internationale. Mais je crois que la population commence à ressentir les effets positifs de la nouvelle donne.

Le temps n’est pas venu de faire le bilan, néanmoins et comme vous le savez, plusieurs milliers de nouveaux fonctionnaires ont été recrutés, les frais de scolarité ont été supprimés dans le pré scolaire et dans l’enseignement primaire, la priorité a été donnée à la rénovation de notre politique de santé et l’agriculture est puissamment soutenue. Les grands travaux seront bientôt annoncés et nous permettront de moderniser notre réseau routier, notre port et notre aéroport, la bonne gouvernance s’enracine chaque jour et la mise en place de la cour des comptes permettra de s’assurer que les deniers publics sont utilisés dans l’intérêt général.

Je le sais, tout n’est pas parfait. Nous devons rattraper le temps perdu et les retards accumulés pendant la décennie de la rupture de la coopération. C’est pourquoi je voudrais remercier toutes les togolaises et les tous les togolais de leur patience et de leur ardeur au travail. Je sais vos difficultés, je mesure le poids de vos manques, mais je puis vous assurer que tout le gouvernement veille sans relâche, à l’amélioration de votre vie quotidienne. Dans ces conditions, les nostalgiques du retour en arrière qui imaginent revenir sur les acquis démocratiques, ne doivent pas prospérer.

Comme vous le savez, ils ont fomenté une tentative d’un coup d’Etat qui devait se dérouler durant la visite de travail que je devais effectuer en République populaire de Chine. Ils projetaient de prendre le pouvoir par la force et de déstabiliser les institutions de la République. Profondément attaché aux vertus familiales, vous pouvez imaginer combien la révélation de cette action m’a touché.

Titulaire du mandat dont vous m’avez investi mes chers compatriotes, je savais que la défense de l’Etat, de notre Etat, de votre Etat, est la mission sacrée qui m’a été confiée. Or la tentative de coup d’Etat est non seulement un crime contre la constitution et les lois de la République, mais aussi un outrage fait au peuple togolais qui entend jouir dans le calme, des libertés publiques et du développement économique.

Mes chers compatriotes, voilà pourquoi j’ai pris toutes les mesures avec le gouvernement pour que la justice s’exerce avec fermeté mais dans la sérénité à l’égard des auteurs de ces actes criminels et de leurs complices. La justice suit son court et les auditions des personnes mises en cause se déroulent sous la direction d’un juge d’instruction. D’ores et déjà, les dimensions du projet criminel apparaissent dans toute leur ampleur.

Mes chers compatriotes, il s’agissait de remplacer la force de la loi par la loi de la force. Ce que je ne pus accepter. Heureusement, heureusement Dieu a sauvé le Togo d’une inutile épreuve. Je voudrais remercier les pays étrangers amis qui nous ont prévenus de l’imminence de l’action criminelle. Je voudrais également rendre un hommage particulier aux forces de sécurité qui ont assuré sous l’autorité de la justice, la délicate mission de prévenir le coup d’Etat qui se préparait. Je voudrais et surtout remercier chacune et chacun d’entre vous du calme que vous avez observé durant cette épreuve. Jamais plus, la politique ne doit faire couler le sang au Togo.

Sachez que c’est avec vous que j’entends poursuivre la mission de rénovation et de modernisation de notre cher pays le Togo. Aucune menace, aucune pression ne nous détourneront de cette tâche. Mais pour cela, j’ai besoin de votre soutien. Ensemble, nous porterons le Togo vers un avenir meilleur.

Que Dieu protège le Togo.
Que Dieu bénisse notre cher pays.

vendredi 10 avril 2009

ÉLECTIONS 2010 : Quatre hypothèses semblent conforter le pouvoir en place dans sa stratégie

Primo, il est vrai que l’opposition aujourd’hui n’est plus ce qu’elle était en 2005. Les amis d’hier s’observent aujourd’hui en chiens de faïence. Les législatives de 2007 bien qu’ayant déterminé le poids de chacun ont plus que jamais rendu impossible toute coalition des forces démocratiques. La CPP le PDR et surtout la CDPA qui hier évoluaient la main dans la main sont devenus des ennemis jurés de l’UFC qui les considère comme des moins que rien, alliés du RPT. Inutile de dire que ces trois partis ne se priveront pas de militer pour l’échec de l’UFC en 2010 et déploieront toute leur énergie pour qu’il en soit ainsi.

Ces partis étant donc éloignés, seule la coalition CAR–UFC est susceptible de dérouter le parti au pouvoir. Mais là aussi, il n’est pas encore temps d’espérer. Les divergences entre les deux partis qu’on dissimule et qui sont très profondes n’incitent pas à l’optimisme. Quand bien même le CAR et l’UFC sont tous opposés aux méthodes du RPT, ils ne semblent pas pour autant prêts à mener des actions de concert. Les deux partis ne se font pas confiance. Cette suspicion s’est aggravée lorsque l’UFC a refusé de partager équitablement avec le CAR les membres de la CENI pour le compte de toute l’opposition. Lors de l’adoption de l’amendement du code électoral, aucun député de l’UFC n’y était. Par contre, le président du groupe parlementaire CAR s’y est présenté pour exprimer sa désapprobation.

Cette «mésentente amicale» entre les deux partis en rajoute aux difficultés qu’éprouve l’opposition à engager la bataille de la rue. Pour faire reculer le pouvoir RPT et faire prévaloir ses exigences, il lui faudra mettre des dizaines de milliers de Loméens dans la rue. Mais avant que l’UFC ne se décide à lui renvoyer l’ascenseur, le CAR n’est pas disposé à s’associer aux initiatives du parti de Gilchrist Olympio pour la remobilisation des populations. Récemment, une démarche de la jeunesse de l’UFC en direction de la jeunesse du CAR à cet effet n’a abouti à aucune décision. L’UFC est ainsi condamnée à mettre seule sa menace à exécution. Ce qui n’est pas de nature à inquiéter l’adversaire commun qui, en plus de la violence légale dont il se prévaut, considère qu’il a la situation en main.

Secundo, c’est le peu d’enthousiasme affiché par la communauté internationale plusieurs fois sollicitée à intercéder en faveur de l’Opposition en vue des réformes institutionnelles. Cela est dû en partie au fait que ces partenaires internationaux font de plus en plus confiance au président du Faso surtout en raison de ses efforts unanimement salués pour le processus de paix en Côte d’ivoire. Désormais consacré Grand médiateur en Afrique de l’Ouest, Blaise Compaoré qui, comme en 2005, considèrerait que la réélection de Faure est un gage de stabilité indispensable à l’usage du Port de Lomé n’aurait pas trop de difficulté à convaincre les partenaires européens au profit du pouvoir en place.

Tertio, le changement de régime au Ghana voisin aurait pu être un réconfort pour l’opposition. A l’issue d’une audience que le nouveau président ghanéen compagnon de J.J. Rawlings au cousin de ce dernier qu’est Gilchrist Olympio,un communiqué rendu public par l’UFC avait annoncé la disponibilité du pouvoir de ATTA-MILLS à s’impliquer pour la réussite du processus électoral au Togo. Plus encore, dans une interview le président de l’UFC avait déclaré qu’il avait été installé comme un chef d’Etat lors de l’investiture de John Atta-Mills.

Les autorités togolaises ayant perçu ces déclarations comme annonçant le soutien du pouvoir ghanéen à l’opposition togolaise auraient mis la pression sur le nouveau pouvoir ghanéen qui, pour éviter des ennuis avec un voisin devant une opposition ghanéenne aux aguets, multiplie en ce moment des gestes pour rassurer Faure Gnassingbé. A cet effet, des émissaires du président ghanéen ont effectué des missions à Lomé. Comme pour isoler Gilchrist Olympio qui compterait sur le soutien des autorités ghanéennes.

Quarto, les soubresauts politiques qui se signalent un peu partout en Afrique rendent la situation togolaise moins préoccupante. En ce moment, les projecteurs sont braqués sur Madagascar où un président illégitime a le soutien de l’armée. Le Zimbabwe où rien n’est encore joué entre Mugabé et son adversaire Premier ministre Tzvanguirai, le Soudan où l’inculpation de Omar El Béchir n’arrange rien à la situation au Darfour, la Guinée Bissau guettée par l’anarchie, la Guinée Conakry où la junte a maille à partir avec la classe politique et la société civile, la Mauritanie où le Général putschiste s’oppose au retour à l’ordre constitutionnel et enfin la Côte d’Ivoire où règne une paix fragile après la guerre. Dans les cinq derniers pays, tous de l’Afrique de l’Ouest, presque en Etat d’exception, des élections sont annoncées dans l’incertitude totale. Il n’en faudrait donc pas plus pour reléguer le Togo au rang des pays où la situation est moins préoccupante. En tout état de cause, le peu d’intérêt accordé à la situation politique au Togo en raison des crises déclarées ailleurs en Afrique permettent au pouvoir togolais d’évoluer à sa guise.


SOURCE: JOURNAL LE REGARD
http://www.togoforum.com/Presse/Regard/RegardAvril2009.htm