vendredi 29 janvier 2010

Togo : Candidature unique de l’Opposition , Une gageure sans une introspection du passé



(AfriSCOOP) — Si l’on en croit les déclarations des états-majors des différents candidats de l’Opposition togolaise à la présidentielle prévue normalement le 28 février prochain, des conciliabules sont toujours en cours au sein de cette couche de la classe politique pour présenter une candidature unique. De toute vraisemblance, les opposants togolais planchent sur leur destin commun en laissant de côté leur pomme de discorde proche et lointaine.



Comme dans nombre de pays francophones d’Afrique, les opposants togolais éprouvent toutes les difficultés du monde pour accorder leurs violons face aux stratagèmes les plus perfides les uns que les autres du parti au pouvoir depuis l’enclenchement du processus démocratique au Togo. A la différence de ses soeurs d’Afrique francophone, l’Opposition togolaise a déjà réussi à unir sa voix dans un passé lointain et récent. Une union qui a été et demeure justement le point de départ des frictions constatées dans cette mouvance politique en terre togolaise.

En 1991, à l’issue de la Conférence nationale dite « souveraine » (qui a duré 52 jours), ce fut le leader de la Cdpa (Convention démocratique des peuples africains) qui a été désigné Premier ministre de la transition. Un choix qu’il déclina en faveur de Me Joseph Kokou Koffigoh. En 2003, à la faveur d’une élection présidentielle, la même Cdpa s’est désistée au dernier moment en faveur de ce qu’elle a appelé « le choix du peuple » qui était cette année-là l’Ufc. Deux années plus tard, dans le cadre de la présidentielle anticipée de 2005, la Cdpa a une fois de plus fondu sa candidature dans celle de la grande coalition de l’Opposition représentée par Bob Akitani qui a fait face au Rpt. Autant de concessions qui font dire à la Cdpa aujourd’hui qu’elle ne saurait être éternellement une formation qui se sacrifie pour le bonheur d’un autre parti.

Cette attitude rejoint implicitement la démarche du Car (Comité d’action pour le renouveau) de Me Yawovi Agboyibo qui exige depuis l’enclenchement de marchandages politiques, début 2009, avec l’Ufc autour de la candidature unique de l’Opposition, « le retour de l’ascenseur ». Dans le même ordre d’idées, Kofi Martin Yamgnane, candidat indépendant à la joute présidentielle de février 2010 au Togo a estimé de son côté qu’il est temps que l’Opposition togolaise « change de tireur de penalty après plusieurs tentatives infructueuses ». Allusion aux présidentielles auxquelles cette Opposition a pris part depuis 1998, et à l’issue desquelles elle n’a jamais été proclamée vainqueur.

Dans le giron de l’Opposition togolaise, on fait cependant mine d’oublier les rancoeurs nées après les législatives de 2007 jugées « crédibles et transparentes » par la communauté internationale, et dont pourtant les résultats ont été remis en cause quelques mois plus tard par le Parlement européen. Autrement dit, ces législatives étaient entachées de fraudes qui ont lourdement désavantagé l’Ufc qui a pourtant recueilli le même nombre de voix que le Rpt proclamé vainqueur ! Justement, contre ces fraudes précitées, aucune formation de l’Opposition n’a élevé la voix en 2007 pour soutenir l’Ufc en réclamant les voix qui ont été volées à cette dernière, au dans l’intérêt supérieur de l’électorat national !!! De crainte tout simplement de voir le parti de M. Olympio rafler la majorité des sièges au parlement qui en compte 81.

Ainsi se présente le visage de la solidarité politique parmi les opposants togolais quand on sent la victoire électorale d’un allié se profiler. Aux militants et sympathisants de l’Opposition au Togo de ramener leurs leaders à la raison. Nourrir de l’antipathie et de l’envie envers son compagnon de lutte dans une Opposition est plus corrosif que collaborer avec un régime totalitaire et sanguinaire
SOURCE : http://www.afriscoop.net/journal/spip.php?page=article&id_article=1036

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